Bonjour !

Je suis écrivain et scénariste de BD.
Mon premier livre est sorti en 2009. Depuis, j'en ai sorti 22 autres... Je travaille aussi pour le ciné, la télé, le jeu vidéo, les applications et même le jeu de plateau.
Car pour toutes ces créations, il y a besoin d'écrire. Donc j'écris. Depuis le temps que j'en rêvais !

Et pourtant bien souvent je l'entends, cette question étrange : "Et sinon, vous avez un vrai métier ?".
Elle me fait un drôle d'effet et je n'ai pas encore trouvé comment y répondre... Alors ce blog va servir à ça : à essayer d'expliquer que oui, écrivain et scénariste, c'est un métier, un vrai.

lundi 16 novembre 2015

Demain.


Demain, il y aura des rires d'enfants dans les parcs et dans les jardins.
Des cris de joie, des courses effrénées.

Demain, il y aura des verres qui s'entrechoqueront aux terrasses.
Il y aura des rires.

Demain, il y aura de l'insouciance.
Les gars regarderont passer les filles. Les filles regarderont passer les gars.

Demain ce sera bon enfant.
Il y aura des chansons à tous les coins de rues.

Demain, il y aura des sourires, il y aura des fleurs.
Il y aura cet air léger qui nous enivrera d'espoir.

Demain, il fera beau.
Pas un nuage dans le ciel, un oiseau sur la branche et son chant qui s'envole.
Demain, il y aura du soleil sur le pavé de Paris.
Demain...

samedi 11 juillet 2015

Incroyable ! Je fais vivre 16 personnes !

J'ai lu la semaine passée le rapport d'activité 2015 du SNE, le syndicat national de l'édition.

Le SNE est un syndicat professionnel regroupant de nombreux éditeurs. Jetez un œil au rapport, ici, et vous saurez tout ou presque sur cette organisation.

Un rapport intéressant

On y apprend plein de trucs. Sur le livre numérique, sur les activités du SNE, sur l'économie du livre, sur l"édition scolaire, etc, etc.

Par exemple, on y apprend qu'au salon du livre de Paris, que le syndicat a créé et dont il est propriétaire, 500 débats et conférences de haut niveau ont été organisés. Super ! Rien sur le nombre de débats et conférences de bas niveau. Dommage...

On y retrouve aussi ces chiffres qui donnent chaque fois le vertige : 98.306 titres (dont 43.600 nouveautés) sont parus en 2014. Ce qui fait quand même 269 titres par jour (dont 119 nouveautés). C'est quand même un truc de fou.

L'encadré de la page 40

Mais ce qui a attiré particulièrement  mon attention, c'est un encadré en page 40, dans la partie pleine de chiffres et de pourcentages.

Dans cet encadré, le SNE indique que l'on recense 5.000 auteurs traducteurs et illustrateurs en France.

On ne sait pas exactement ce que recouvre ce chiffre. Qui est considéré comme auteur ? Toute personne ayant publié un livre dans l'année ? Toute personne assujettie aux agessa ?  Pas de précision sur les critères.
 Pas grave. Le rapport semble très fiable en ce qui concerne les chiffres. On peut donc considérer qu'en 2014, il y avait donc :

5.000 auteurs, traducteurs et illustrateurs en France

Et il semble indéniable que ces auteurs sont à la base de toute l'économie du livre.
 SANS AUTEURS, PAS DE LIVRE.
Pas question, en écrivant cela, de remettre en question l'utilité de chacun dans la chaîne du livre ! Chacun est important, voire indispensable.

Mais ce sont bien ces 5.000 auteurs, traducteurs et illustrateurs qui, par leurs créations, permettent le développement de tout le reste de la chaine.

Revenons au fameux encadré !

Car il n'indique pas seulement le nombre d'auteurs, l'encadré.
Il indique plein d'autres petites choses assez intéressantes :

- qu'il y a 15.000 emplois dans les maisons d'édition.
- qu'il y a 3.000 emplois dans les imprimeries travaillant pour l'industrie du livre.
- qu'il y a 30.000 emplois dans la commercialisation du livre (détaillants, distribution, diffusion).
- qu'il y a 30.000 emplois dans l'ensemble des bibliothèques.

78.000 emplois qui dépendent donc du travail de 5.000 auteurs.
15,6 personnes par auteur !

On est vraiment trop forts !

Ajoutons les emplois de la fonction publique (Centres du livres, sofia, agessa, etc.) et les emplois induits (les critiques littéraires, par exemple), et permettons nous de monter à 16 emplois par auteur.

Ainsi donc, nous auteurs, faisons vivre chacun 16 personnes. Oui, nous fournissons chacun des revenus à 16 personnes !
Chacun d'entre nous permet à 16 personnes de se loger, de se nourrir, de se chauffer, de s'éclairer, de partir en vacances, de changer de voiture, etc, etc.
C'est magnifique !

Mais alors, pourquoi nous, les 5.000, sommes nous, à quelques exceptions près, les plus démunis, et de loin, de la chaîne ? Pourquoi n'avons nous pas accès à une part significative de cette richesse que nous créons ?

Mystère.
Peut-être que les 16 personnes à qui je permets de vivre pourront-elles m'expliquer...

mercredi 10 juin 2015

Aïe ! Voila la réserve citoyenne !

Depuis des années, une part non négligeable de mes revenus et de celui d'un bon nombre d'auteurs et d'artistes est assuré par des interventions en milieu scolaire.

Les interventions en milieu scolaire

Personnellement, j'adore ça.
Les plus jeunes me trouvent très grand et très vieux. Les plus grands veulent savoir si je suis très célèbre et si je gagne plein d'argent... Et bien sûr, au delà de ça, tous écrivent, avec mon aide, des textes, des bd, des poésies.

Je leur apprends, modestement, dans les limites de mes compétences, à libérer leur imagination, à écrire sans contrainte. Et le résultat est toujours formidable.

BD écrite et dessinée par des élèves du lycée Claire Champagne de Segonzac
Je leur parle de poésie avec "Bestiaire", surréalisme avec "Anatole", droits de l'enfant avec "L'enfant sur la digue".
J'accroche dans leurs écoles des expositions.
Je leur raconte le métier d'écrivain et de scénariste, je leur explique la condition de l'artiste.

C'est un vrai travail qui demande beaucoup d'investissement et d'énergie.

Une intervention, ça coûte. Alors :

Bien sûr, une intervention, ça coûte. Et ça n'est pas donné pour des établissements au budget parfois serré. Mais je suis auteur professionnel et je dois bien essayer de vivre de ce métier. Je facture donc. Et, comme je disais au début de l'article, cela représente une part non négligeable de mon revenu annuel.

Intervention sur les droits de l'enfant au collège de Saint Varent.

Généralisons le bénévolat !

Mais voilà, c'est bientôt fini tout ça.
Parce que voilà qu'arrive la "RÉSERVE CITOYENNE" !


Désormais, les enseignants pourront puiser dans le listing de la réserve citoyenne pour faire appel à des intervenants bénévoles.
Belle invention et, après tout, pourquoi pas ? Je n'ai rien contre le bénévolat. J'en fais moi même pas mal au sein d'une maison d'édition associative. Ces "réservistes" auront sans doute l'envie et les compétences pour réaliser ces interventions.

Mais que deviendront les gens qui, comme moi, tiraient une part de leurs revenus en effectuant des interventions payantes ? 
Que pèseront ces professionnels face à la promesse de la gratuité ?
Pas grand chose, je le crains !

A l'heure où nos revenus se réduisent comme peau de chagrin, où nos charges sociales augmentent de façon drastique, où il devient de plus en plus difficile de vivre de son métier, cette généralisation du bénévolat dans les établissements scolaires n'est vraiment pas une bonne nouvelle.

La fin des interventions d'auteurs ?

J'ai bien peur qu'il soit désormais difficile de décrocher des interventions payantes ! 
Et que cette réserve citoyenne nous fasse perdre, au delà d'un peu d'argent, toutes ces formidables occasions de rencontrer notre public pour des heures de partage et de création.

Alors bien sûr, s'il devient trop compliqué de facturer des interventions, il sera toujours possible d'en effectuer quelques unes bénévolement. Mais cela ne durera qu'un temps.
Car à force de gagner toujours moins, un jour viendra où il n'y aura plus d'auteurs et d'artistes professionnels.
Ce sera un bien triste jour. Il me semble qu'il approche. Inéluctablement...

vendredi 22 mai 2015

Magnard et ses cahiers d'activités

Ca fait 4 mois que je n'avais pas posté d'article sur le blog.
Pas trop de temps, moins d'envie, bref, un petit temps de pause.

Vive les "cahiers d'activités" !

Mais voilà que depuis quelques jours, un truc m'énerve particulièrement. Une "affaire", une polémique, qui a pas mal tourné sur facebook et qui semble bien avoir débuté sur le blog "activités à la maison" par un article coup de gueule. Lisez l'article, il explique bien le problème et, pour ceux qui n'ont pas le courage ou le temps ou l'envie de le lire, je synthétise :

Tout a donc commencé par ça.

Deux cahiers d'activités pour les 6-7 ans édités par Magnard. Un pour les garçons, un pour les filles.

Et tout a continué parce que quand on compare la carte du monde illustrée sur laquelle les enfants ajoutent des stickers, ça donne ça pour les garçons :

Plutôt sympa, avec plein d'infos dans les images et les stickers.

Et ça donne ça pour les filles :
Des petits zanimos meugnons dessinés ou à coller sur la carte et placés la plupart du temps de façon très approximative.

Les filles sont des idiotes, et pis c'est tout.

Sans entrer dans la polémique du moment sur le genre, on est bien obligé d'admettre que l'un des deux cahiers prend ses lecteurs pour des crétins ! La statue de la Liberté à New-York, c'est pas une question de fille ou de garçon, c'est juste une question d'information, d'apprentissage et de pédagogie. Et pareil pour le panda à cheval sur la Mongolie et la Sibérie...

On aurait pu sans problème faire une carte pour les filles tout aussi informative que pour les garçons, non ? Et même, pourquoi pas, soyons fous, mettre LA MÊME carte pour les deux ! 

Mais non. On a simplement pris les petites filles pour des imbéciles. Point.

La faute à l'illustrateur !

Magnard répond que ces cartes sont le choix des illustrateurs. Parfait. 
Mais c'est bien Magnard qui les a validés, ces dessins, non ? Choix des illustrateurs mon cul ! 
Le travail d'éditeur est bien de veiller à ce que le cahier des charges de la commande a été respecté.

Et d'expérience, je sais que les éditeurs ne se gênent jamais pour demander des modifications et des corrections à n'en plus finir.

 

Sur internet, la haine ordinaire...

Mais ce qui m'a énervé par dessus tout, ce sont les commentaires qu'a reçue la blogueuse d'activités à la maison : vous pouvez en découvrir un florilège dans son article d'aujourd'hui.
Allez-y, ça vaut vraiment le coup !

On a l'habitude, bien sûr, de toute cette haine déversée à longueur de commentaires anonymes. Mais là, ça va très loin, c'est très violent sur un sujet qui ne mérite pas la polémique, la bagarre et l'insulte, mais demande plutôt la réflexion intelligente et la discussion argumentée.

ÉGALITÉ !

Comme on le voit, tous ces détracteurs dénoncent le féminisme, parlent du genre. 
Mais ce n'est pas le problème dans cette affaire !

Le problème, je le répète, c'est que l'on dit clairement, en utilisant ces méthodes, que les garçons sont avides de connaissances, d'apprentissages et de savoirs alors que les filles n'aiment que les zolis zanimos, les fringues et les princesses, et qu'elles n'ont pas besoin d'en apprendre beaucoup plus sur le monde dans lequel elles vivent.

Et, tout bien réfléchi, ils n'ont pas tort, tous ces éditeurs passéistes et tous ces commentateurs 2.0 totalement décérébrés : si on parlait d'égalité aux filles dès le plus jeune age, elles pourraient croire, des années plus tard, qu'elles peuvent et doivent être considérées, être payées et devenir actrices du monde comme les hommes... 
Hou la la !







jeudi 8 janvier 2015

Je suis Charlie



La stupeur, d'abord. La dévastation et la tristesse ensuite.

Aujourd'hui, je commence à réaliser un peu. A comprendre que ce truc est réel. Que ça s'est vraiment passé. Alors, c'est comme une grande gueule de bois

J'avais envie de faire un article mais les mots ne viennent pas. C'est rare. D'habitude, ils coulent tout seuls et les idées s'enchaînent. Là, rien ou pas grand chose. La page est si noire...

Alors, simplement, je voulais dire merci aux dessinateurs de Charlie Hebdo. 
Merci de m'avoir fait rire souvent, réfléchir toujours. 
Merci pour votre intelligence. 
Merci de m'avoir accueilli voilà pas mal d'années avec toute votre gentillesse, votre indulgence, votre whisky, vos clémentines et votre humour, toujours votre humour.

Merci d'avoir été libre.
Merci d'avoir été.

mardi 6 janvier 2015

Mon Top 10 de 2014

2014, c'est fini. On est donc en 2015. 
Et puisqu'il faut bien parfois sacrifier aux traditions : bonne année à tous !

Alors, avant de ranger tout ça au rayon des souvenirs, je vous livre mon top 10 professionnel de cette année 2014. C'est un peu (beaucoup ?) narcissique comme truc, mais ça me fait plaisir et puis, c'est MON blog, non ?

Alors, si ça vous intéresse, en route pour 10 petites choses que j'ai bien aimées lors de cette année passée.

N° 10 - En 2014, j'ai raconté des histoires de pilotes.

Fangio au Circuit des Remparts d'Angoulême
Photo de Christian Claude.
J'ai reçu une commande des éditions "Le troisième homme": écrire du texte sur une trentaine de clichés des années 50 du photographe Christian Claude. Le thème des photos ? Le Circuit des Remparts, une course automobile qui connut ses heures de gloires dans ces années là, quand les plus grands pilotes automobiles du monde venaient en découdre dans les rues d'Angoulême.

Gros challenge puisque la course automobile de ces temps anciens m'était plutôt étrangère. Je ne trouvais pas ça très intéressant, mais bon, une commande est une commande. J'allais les faire, ces textes !

Et puis, au fil des recherches, j'ai découvert des gens souvent exceptionnels, qui ne faisaient pas que conduire vite et bien.
J'ai écrit une anecdote sur chacun d'eux, avec respect et un très grand plaisir auquel je ne m'attendais vraiment pas. Le livre "Le Circuit des Remparts" est plutôt réussi et j'en suis très content.

N°9 - En 2014, j'ai rencontré notre future ex-ministre

Résultat de recherche d'images pour "filippetti"
Aurélie Filippetti,
éphémère ministre de la culture.
   
Cette année, la résistance des auteurs s'est organisée. A cause de cette fameuse réforme de notre retraite complémentaire dont je vous ai déjà pas mal causé sur ce blog.

Or, pendant le festival du film francophone, à Angoulême, voilà-t'y pas que nous apprenons soudain que la ministre de la culture fait un saut dans notre ville histoire de rencontrer quelques stars ! Il faut absolument la voir ! Le SNAC BD essaye de planifier ça dans l'urgence. Pas facile : qui donc est en ville en cette fin août ? Pas grand monde !

Après une folle journée d'organisation précipitée, c'est Stéphane Servain et moi qui allons rappeler à madame Filippetti que les zauteurs de BD existent et qu'ils ne sont pas contents.
Une bonne rencontre, somme toute, entre la ministre, son chef de cabinet, et nous. On parle, ils écoutent, ils prennent des notes, on prend un café. On sort de l'entretien contents.

Deux jours plus tard, Aurélie est débarquée du gouvernement. Bon. Y'a plus qu'à recommencer avec Fleur...

N°8 - En 2014, "Bestiaire" a été nominé pour un prix.

Une des illustrations du "Bestiaire",
par Turf.
De tous les livres que j'ai écrit, "Bestiaire" est sans doute mon préféré. Parce que c'est de la poésie et que la poésie, hé bien, je suis tombé dedans quand j'étais petit et que je n'en suis jamais tout à fait sorti. Que voulez vous, j'adore les vers, les rimes et les rythmes.

Alors quand j'ai appris que le livre était nominé pour un prix, j'étais tout content ! Ho, bien sûr, c'est pas le Goncourt ! C'est juste un prix littéraire des bibliothèques de Massy...

Ça m'a mis en joie. Parce que la Poésie, c'est important. Parce que la Poésie, c'est l'essence même de l'écriture. Parce que la Poésie et les super illustrations des 12 artistes qui ont dessiné sur mes mots le méritaient bien.

N°7 - En 2014, j'ai raconté des histoires vraies.

Extrait d'une planche de l'histoire
sur les tziganes, par Fawzi.

On m'a commandé une BD historique. J'adore ça, ça tombe bien !!! 
5 histoires sur les années noires d'Angoulême, autrement dit l'occupation.

Et à Angoulême,l'occupation, c'était pas de la rigolade ! Un camp de tziganes, le premier train de déportés d'Europe, une grande rafle de juifs, de la résistance... 
Ça va donner un album d'une grande gaité, comme je les aime. 
Et avec de sacrés dessinateurs : Nathalie Ferlut, Julien Maffre, Thierry Leprévost, Fawzi...

Mais ce que je retiens surtout, c'est les deux interviews que j'ai faites pendant ma préparation : une d'un rescapé du camp de Mauthausen et l'autre d'une dame internée au camp de tziganes d'Angoulême. Deux moments de pure émotion. Et l'envie de l'écrire, cette émotion. Telle qu'elle. Brute.

Bon. Les commanditaires ne m'ont pas complètement laissé faire. Un peu trop brut pour eux sans doute. Comme si le public de la BD n'avait pas droit à l'émotion...
Pas grave. Je ne sais pas quand ça sortira, mais ça va être un super album !

N°6 - En 2014, j'ai fait un festival avec de la daube...

Geoffrey, grand serveur de daube...

Cette année, comme l'année passée, le pôle image Magelis a offert un stand au festival BD Boum de Blois aux éditeurs angoumoisins. J'y suis donc allé tenir le stand des éditions Comme une Orange.
Bonne ambiance, bonnes ventes, étrange chambre dans le vieil hôtel Du Bellay, plein de dédicaces pendant les trois jours. Comme d'habitude, quoi.

Ce qui était moins habituel, c'était les repas de midi sur le stand Magelis avec Delphine (Eidola éditions), Benoît (Ion édition) et Geoffrey (atelier Les Mains Sales). 

Geoffrey est de Blois et sa mère nous faisait le ravitaillement...
Résultat : le premier festival où j'ai mangé de la daube sur le stand. Ouais !!!

N°5 - En 2014, "Pierre et Lou" a été réédité.

Le BAT de "Pierre et Lou",
signé le 24 décembre.
"Pierre et Lou", c'est mon premier album. Dessiné par Marie Deschamps avec qui je n'ai jamais cessé de travailler depuis, il est sorti fin 2009 chez Scutella éditions.

Gros succès à sa sortie (il a été réimprimé en 2010), il est passé dans le catalogue de Comme une Orange en 2013. Il était épuisé depuis novembre 2014. Et comme il marche et plait toujours beaucoup, Comme une Orange a décidé de le rééditer, en couverture souple, sur un beau papier bouffant.

C'est génial que ce bouquin vive encore 5 ans après sa sortie ! Et pas si courant que ça. Le BAT a été signé le 24 décembre. Beau cadeau de Noël. On attend la livraison. Avec autant d'impatience que si c'était une nouveauté.

N°4 - En 2014, le Comptoir des images s'est installé.

Comptoir des Images
Le logo du Comptoir,
rue de Genève à Angoulême.
Le Comptoir des Images, qu'est-ce que c'est ? 
Et bien c'est un magasin qui présente et qui vend la production locale d'images. Des BD, des fanzines, des sérigraphies, des gravures, des lithographies, des photographies, des dessins originaux, etc. etc. C'est aussi un lieu où on propose des dédicaces, des expositions, des ateliers...

Ca fait longtemps que l'idée courait dans les têtes. L'année passée un Comptoir éphémère avait ouvert pour un mois et demi en décembre et janvier. Un succès. Il fallait que ça continue de façon plus pérenne..

C'est fait. Et c'est bien.
Si vous passez par chez nous, rendez vous donc rue de Genève, en plein centre-ville et allez donc faire un p'tit coucou à Angèle. Elle se fera un plaisir de vous faire découvrir les productions de tous les talents locaux !

N°3 - En 2014, un grand artiste illustre un de mes textes.

Une des illustrations de Geoffrey Grimal
pour "Conte de la nuit noire".
 Geoffrey, ce n'est pas qu'un serveur de daube au festival de Blois (voir top N°6). C'est aussi un sacré artiste ! J'étais plutôt fier et content quand il a accepté d'illustrer "Conte de la nuit noire", un de mes contes pour enfants (et grands parce que je fais pas vraiment de différence).

Je m'attendais à de la grande illustration.
Et je n'ai pas été déçu. Les premiers dessins sont... sont... il semble bien qu'il n'y ait pas de mot suffisant pour expliquer !

Pour l'instant, il n'y a qu'une dizaine de pages terminées. Il en reste encore une bonne vingtaine.
J'espère que le projet ira sans encombre à son terme et que le livre sortira le plus vite possible chez Comme une Orange.

Patience, patience...

N°2 - 2014, une année pour s'unir...

Détournement de l'affiche
du festival d'Angoulême.
Cette année aura été celle de l'union des auteurs de BD (et plus largement de tous les auteurs). Pourtant, nous avons tendance à être plutôt individualistes ! 
C'est une bonne nouvelle. Que nous soyons capables de nous unir, de lutter, de nous concerter, de proposer ensemble des solutions pour sauver notre métier, c'était pas gagné d'avance.

Et pourtant, c'est bien parti : nous nous sommes levés pour lutter contre l'augmentation drastique de notre cotisation de retraite complémentaire obligatoire. Nous allons travailler ensemble pour mettre en place des états généraux de la BD. Nous allons manifester ensemble lors du festival d'Angoulême.

J'espère que nos actions porteront leurs fruits. J'espère que, grâce à l'investissement de tous, nous pourrons continuer à vivre de notre métier.

Mais c'est déjà une réussite, ce qui c'est passé en 2014. Nous avons montré que nous existons. Que nous sommes unis. Solidaires. Et déterminés.

N°1 - En 2014, Marie Deschamps a commencé "Le printemps d'Oan".

Marie Deschamps dessine.
 C'est beau !
J'ai déjà fait pas mal de livres avec Marie. La série "Anatole ou la joie de vivre" pour les tout-petits, "L'animal montagne", les romans graphiques "Pierre et Lou", "Nino", "Un secret". Elle a aussi illustré une des poésies du "Bestiaire".

Elle a donc commencé à dessiner 'Le printemps d'Oan", notre prochain roman graphique qui devrait paraitre en mai 2015. Elle fait un boulot formidable, comme d'habitude.

Ce livre, je l'aime beaucoup. Parce qu'il se passe pendant la Grande Guerre, en 1915, une période qui me passionne. Parce qu'il est assez différent de ce que nous avons fait jusque là, c'est un voyage dans l'espace et dans le temps, une étrange histoire avec une fin étonnante.

J'adore Oan, l'instituteur breton a qui on a collé un fusil dans les mains, j'adore Angèle, la petite fille qui a tout perdu et qui regarde vers demain, malgré tout. J'adore ces personnages qui m'ont donné pourtant tant de mal !

C'est qu'ils ne voulaient pas me raconter leur histoire. C'était comme s'ils la gardaient pour eux seuls. J'en ai fait des versions ! Et chaque fois Angèle me soufflait : "Non, non, tu t'es trompé. C'est pas comme ça que ça finit." Alors je recommençais.

Ça a duré 6 mois. Et puis un jour...
J'ai fait les 83 planches et écrit le dernier dialogue, pour la quinzième fois. Et Angèle m'a dit : "Tu y es, cette fois. C'est bien comme ça que ça s'est passé." 
J'ai mis le point final.

A Marie maintenant de bien les écouter, ces personnages. Je lui fais confiance: elle connait le langage magique de la création.