2014, c'est fini. On est donc en 2015.
Et puisqu'il faut bien parfois sacrifier aux traditions : bonne année à tous !
Alors, avant de ranger tout ça au rayon des souvenirs, je vous livre mon top 10 professionnel de cette année 2014. C'est un peu (beaucoup ?) narcissique comme truc, mais ça me fait plaisir et puis, c'est MON blog, non ?
Alors, si ça vous intéresse, en route pour 10 petites choses que j'ai bien aimées lors de cette année passée.
N° 10 - En 2014, j'ai raconté des histoires de pilotes.
Fangio au Circuit des Remparts d'Angoulême Photo de Christian Claude. |
J'ai reçu une commande des éditions "Le troisième homme": écrire du texte sur une trentaine de clichés des années 50 du photographe Christian Claude. Le thème des photos ? Le Circuit des Remparts, une course automobile qui connut ses heures de gloires dans ces années là, quand les plus grands pilotes automobiles du monde venaient en découdre dans les rues d'Angoulême.
Gros challenge puisque la course automobile de ces temps anciens m'était plutôt étrangère. Je ne trouvais pas ça très intéressant, mais bon, une commande est une commande. J'allais les faire, ces textes !
Et puis, au fil des recherches, j'ai découvert des gens souvent exceptionnels, qui ne faisaient pas que conduire vite et bien.
J'ai écrit une anecdote sur chacun d'eux, avec respect et un très grand plaisir auquel je ne m'attendais vraiment pas. Le livre "Le Circuit des Remparts" est plutôt réussi et j'en suis très content.
N°9 - En 2014, j'ai rencontré notre future ex-ministre
Aurélie Filippetti, éphémère ministre de la culture. |
Cette
année, la résistance des auteurs s'est organisée. A cause de cette
fameuse réforme de notre retraite complémentaire dont je vous ai déjà
pas mal causé sur ce blog.
Or,
pendant le festival du film francophone, à Angoulême, voilà-t'y pas que
nous apprenons soudain que la ministre de la culture fait un saut dans
notre ville histoire de rencontrer quelques stars ! Il faut absolument
la voir ! Le SNAC BD essaye de planifier ça dans l'urgence. Pas facile : qui donc est en ville en cette fin août ? Pas grand monde !
Après une folle journée d'organisation précipitée, c'est Stéphane Servain et moi qui allons rappeler à madame Filippetti que les zauteurs de BD existent et qu'ils ne sont pas contents.
Une
bonne rencontre, somme toute, entre la ministre, son chef de cabinet,
et nous. On parle, ils écoutent, ils prennent des notes, on prend un café. On sort de
l'entretien contents.
Deux jours plus tard, Aurélie est débarquée du gouvernement. Bon. Y'a plus qu'à recommencer avec Fleur...
N°8 - En 2014, "Bestiaire" a été nominé pour un prix.
Une des illustrations du "Bestiaire", par Turf. |
De tous les livres que j'ai écrit, "Bestiaire" est sans doute mon préféré. Parce que c'est de la poésie et que la poésie, hé bien, je suis tombé dedans quand j'étais petit et que je n'en suis jamais tout à fait sorti. Que voulez vous, j'adore les vers, les rimes et les rythmes.
Alors quand j'ai appris que le livre était nominé pour un prix, j'étais tout content ! Ho, bien sûr, c'est pas le Goncourt ! C'est juste un prix littéraire des bibliothèques de Massy...
Ça m'a mis en joie. Parce que la Poésie, c'est important. Parce que la Poésie, c'est l'essence même de l'écriture. Parce que la Poésie et les super illustrations des 12 artistes qui ont dessiné sur mes mots le méritaient bien.
N°7 - En 2014, j'ai raconté des histoires vraies.
Extrait d'une planche de l'histoire sur les tziganes, par Fawzi. |
On m'a commandé une BD historique. J'adore ça, ça tombe bien !!!
5 histoires sur les années noires d'Angoulême, autrement dit l'occupation.
Et à Angoulême,l'occupation, c'était pas de la rigolade ! Un camp de tziganes, le premier train de déportés d'Europe, une grande rafle de juifs, de la résistance...
Ça va donner un album d'une grande gaité, comme je les aime.
Et avec de sacrés dessinateurs : Nathalie Ferlut, Julien Maffre, Thierry Leprévost, Fawzi...
Mais ce que je retiens surtout, c'est les deux interviews que j'ai faites pendant ma préparation : une d'un rescapé du camp de Mauthausen et l'autre d'une dame internée au camp de tziganes d'Angoulême. Deux moments de pure émotion. Et l'envie de l'écrire, cette émotion. Telle qu'elle. Brute.
Bon. Les commanditaires ne m'ont pas complètement laissé faire. Un peu trop brut pour eux sans doute. Comme si le public de la BD n'avait pas droit à l'émotion...
Pas grave. Je ne sais pas quand ça sortira, mais ça va être un super album !
N°6 - En 2014, j'ai fait un festival avec de la daube...
Geoffrey, grand serveur de daube... |
Cette année, comme l'année passée, le pôle image Magelis a offert un stand au festival BD Boum de Blois aux éditeurs angoumoisins. J'y suis donc allé tenir le stand des éditions Comme une Orange.
Bonne ambiance, bonnes ventes, étrange chambre dans le vieil hôtel Du Bellay, plein de dédicaces pendant les trois jours. Comme d'habitude, quoi.
Ce qui était moins habituel, c'était les repas de midi sur le stand Magelis avec Delphine (Eidola éditions), Benoît (Ion édition) et Geoffrey (atelier Les Mains Sales).
Geoffrey est de Blois et sa mère nous faisait le ravitaillement...
Résultat : le premier festival où j'ai mangé de la daube sur le stand. Ouais !!!
N°5 - En 2014, "Pierre et Lou" a été réédité.
Le BAT de "Pierre et Lou", signé le 24 décembre. |
"Pierre et Lou", c'est mon premier album. Dessiné par Marie Deschamps avec qui je n'ai jamais cessé de travailler depuis, il est sorti fin 2009 chez Scutella éditions.
Gros succès à sa sortie (il a été réimprimé en 2010), il est passé dans le catalogue de Comme une Orange en 2013. Il était épuisé depuis novembre 2014. Et comme il marche et plait toujours beaucoup, Comme une Orange a décidé de le rééditer, en couverture souple, sur un beau papier bouffant.
C'est génial que ce bouquin vive encore 5 ans après sa sortie ! Et pas si courant que ça. Le BAT a été signé le 24 décembre. Beau cadeau de Noël. On attend la livraison. Avec autant d'impatience que si c'était une nouveauté.
N°4 - En 2014, le Comptoir des images s'est installé.
Le logo du Comptoir, rue de Genève à Angoulême. |
Le Comptoir des Images, qu'est-ce que c'est ?
Et bien c'est un magasin qui présente et qui vend la production locale d'images. Des BD, des fanzines, des sérigraphies, des gravures, des lithographies, des photographies, des dessins originaux, etc. etc. C'est aussi un lieu où on propose des dédicaces, des expositions, des ateliers...
Ca fait longtemps que l'idée courait dans les têtes. L'année passée un Comptoir éphémère avait ouvert pour un mois et demi en décembre et janvier. Un succès. Il fallait que ça continue de façon plus pérenne..
C'est fait. Et c'est bien.
Si vous passez par chez nous, rendez vous donc rue de Genève, en plein centre-ville et allez donc faire un p'tit coucou à Angèle. Elle se fera un plaisir de vous faire découvrir les productions de tous les talents locaux !
N°3 - En 2014, un grand artiste illustre un de mes textes.
Une des illustrations de Geoffrey Grimal pour "Conte de la nuit noire". |
Geoffrey, ce n'est pas qu'un serveur de daube au festival de Blois (voir top N°6). C'est aussi un sacré artiste ! J'étais plutôt fier et content quand il a accepté d'illustrer "Conte de la nuit noire", un de mes contes pour enfants (et grands parce que je fais pas vraiment de différence).
Je m'attendais à de la grande illustration.
Et je n'ai pas été déçu. Les premiers dessins sont... sont... il semble bien qu'il n'y ait pas de mot suffisant pour expliquer !
Pour l'instant, il n'y a qu'une dizaine de pages terminées. Il en reste encore une bonne vingtaine.
J'espère que le projet ira sans encombre à son terme et que le livre sortira le plus vite possible chez Comme une Orange.
Patience, patience...
N°2 - 2014, une année pour s'unir...
Détournement de l'affiche du festival d'Angoulême. |
Cette année aura été celle de l'union des auteurs de BD (et plus largement de tous les auteurs). Pourtant, nous avons tendance à être plutôt individualistes !
C'est une bonne nouvelle. Que nous soyons capables de nous unir, de lutter, de nous concerter, de proposer ensemble des solutions pour sauver notre métier, c'était pas gagné d'avance.
Et pourtant, c'est bien parti : nous nous sommes levés pour lutter contre l'augmentation drastique de notre cotisation de retraite complémentaire obligatoire. Nous allons travailler ensemble pour mettre en place des états généraux de la BD. Nous allons manifester ensemble lors du festival d'Angoulême.
J'espère que nos actions porteront leurs fruits. J'espère que, grâce à l'investissement de tous, nous pourrons continuer à vivre de notre métier.
Mais c'est déjà une réussite, ce qui c'est passé en 2014. Nous avons montré que nous existons. Que nous sommes unis. Solidaires. Et déterminés.
N°1 - En 2014, Marie Deschamps a commencé "Le printemps d'Oan".
Marie Deschamps dessine. C'est beau ! |
J'ai déjà fait pas mal de livres avec Marie. La série "Anatole ou la joie de vivre" pour les tout-petits, "L'animal montagne", les romans graphiques "Pierre et Lou", "Nino", "Un secret". Elle a aussi illustré une des poésies du "Bestiaire".
Elle a donc commencé à dessiner 'Le printemps d'Oan", notre prochain roman graphique qui devrait paraitre en mai 2015. Elle fait un boulot formidable, comme d'habitude.
Ce livre, je l'aime beaucoup. Parce qu'il se passe pendant la Grande Guerre, en 1915, une période qui me passionne. Parce qu'il est assez différent de ce que nous avons fait jusque là, c'est un voyage dans l'espace et dans le temps, une étrange histoire avec une fin étonnante.
J'adore Oan, l'instituteur breton a qui on a collé un fusil dans les mains, j'adore Angèle, la petite fille qui a tout perdu et qui regarde vers demain, malgré tout. J'adore ces personnages qui m'ont donné pourtant tant de mal !
C'est qu'ils ne voulaient pas me raconter leur histoire. C'était comme s'ils la gardaient pour eux seuls. J'en ai fait des versions ! Et chaque fois Angèle me soufflait : "Non, non, tu t'es trompé. C'est pas comme ça que ça finit." Alors je recommençais.
Ça a duré 6 mois. Et puis un jour...
J'ai fait les 83 planches et écrit le dernier dialogue, pour la quinzième fois. Et Angèle m'a dit : "Tu y es, cette fois. C'est bien comme ça que ça s'est passé."
J'ai mis le point final.
A Marie maintenant de bien les écouter, ces personnages. Je lui fais confiance: elle connait le langage magique de la création.