Bonjour !

Je suis écrivain et scénariste de BD.
Mon premier livre est sorti en 2009. Depuis, j'en ai sorti 22 autres... Je travaille aussi pour le ciné, la télé, le jeu vidéo, les applications et même le jeu de plateau.
Car pour toutes ces créations, il y a besoin d'écrire. Donc j'écris. Depuis le temps que j'en rêvais !

Et pourtant bien souvent je l'entends, cette question étrange : "Et sinon, vous avez un vrai métier ?".
Elle me fait un drôle d'effet et je n'ai pas encore trouvé comment y répondre... Alors ce blog va servir à ça : à essayer d'expliquer que oui, écrivain et scénariste, c'est un métier, un vrai.

lundi 1 février 2016

Cher monsieur Bondoux

Je me permets ce "cher" qui pourrait paraître un peu familier mais qui est ici utilisé au sens de "coûteux" car, étant angoumoisin, je suis bien conscient de ce que je dépense pour vous...

Et cela pourrait ne pas me déranger, car j'aime bien la bd et les festivals et que, en plus, je suis moi même auteur de bandes dessinées.
Mais voilà.
Le festival vient de se terminer.

Il restera pour moi comme un très bon souvenir au niveau des rencontres avec les lecteurs et les collègues que je ne connaissais pas, des retrouvailles avec les lecteurs et les collègues que je connaissais déjà. Il restera dans ma mémoire parce que mon dernier livre, que vous ne lirez sans doute jamais, a été magnifiquement accueilli. Je ne l'oublierai pas de sitôt parce qu'on a pas mal fait la fête et qu'on a bu quelques coups.

Mais il restera également pour moi comme un des pires festivals que j'ai vécu (et j'en fait un bon paquet chaque année). Et ce mauvais souvenir, monsieur Bondoux, c'est à vous que je le devrai.
Oui, oui, à vous.
A vous parce que, bien qu'on ne se connaisse pas, vous m'avez pas mal méprisé et humilié depuis quelque temps.

Après les classiques et habituelles histoires de subventions exorbitantes alors que vous ne daignez même pas justifier vos dépenses, de tarifs d'entrée prohibitifs, ça a été toutes les histoires de nominés, d'auteures qui semblent avoir du talent, de votes multiples et bizarres, et tout et tout.

Ca a été aussi les interventions, tables rondes, conférences non rémunérées. Ca a été l'ignorance même de notre présence, puisque les auteurs qui font de "votre" festival le plus grand d'Europe et peut être même, soyons fous, du monde, ne doivent compter que sur eux même ou sur leurs éditeurs pour venir jusqu'ici et s'y loger et qu'ils n'ont même pas droit au moindre petit apéro dinatoire en guise de bienvenue...

Mais là où, à mon sens, vous avez dépassé les bornes, mon cher monsieur Bondoux, c'est lors de la remise des prix. Avec cette histoire dite des "faux fauves".
Vous dites humour, je dis grossièreté. Vous dites incompréhension et je dis incompétence.

Vous avez humilié des auteurs et ce faisant, vous avez humilié tous les auteurs. Votre humour si fin, même dans ce monde infantile et un peu crétin de la bédé, ne pouvait pas passer. Il se trouve de plus que nous sommes un peu sous pression en ce moment. Mais vous n'êtes sans doute pas vraiment au courant, et même si vous l'êtes, vous devez vous en foutre royalement.

Car vous n'en avez rien à faire de nous.

Alors, monsieur Bondoux, n'oubliez pas que nous pourrions décider de ne pas y venir, à "votre" festival. Le FIBD est un festival que les auteurs n'aiment pas, en général. Cette librairie géante, cette foire aux bouquins ne les amuse pas. Il suffirait d'un rien pour qu'ils boycottent. Impossible pensez vous ? Pas si sûr.

Alors que certains éditeurs parlent de ne plus revenir, nous pourrions décider d'en faire autant. Parce que le mépris et l'humiliation, on en a un peu marre, voyez vous.

Si c'était le cas, l'année prochaine, vous pourriez faire "votre" festival tranquillement, entre vous, sans éditeur et sans auteur.

Et sans subvention aussi, pourquoi pas ???