Bonjour !

Je suis écrivain et scénariste de BD.
Mon premier livre est sorti en 2009. Depuis, j'en ai sorti 22 autres... Je travaille aussi pour le ciné, la télé, le jeu vidéo, les applications et même le jeu de plateau.
Car pour toutes ces créations, il y a besoin d'écrire. Donc j'écris. Depuis le temps que j'en rêvais !

Et pourtant bien souvent je l'entends, cette question étrange : "Et sinon, vous avez un vrai métier ?".
Elle me fait un drôle d'effet et je n'ai pas encore trouvé comment y répondre... Alors ce blog va servir à ça : à essayer d'expliquer que oui, écrivain et scénariste, c'est un métier, un vrai.

vendredi 22 mai 2015

Magnard et ses cahiers d'activités

Ca fait 4 mois que je n'avais pas posté d'article sur le blog.
Pas trop de temps, moins d'envie, bref, un petit temps de pause.

Vive les "cahiers d'activités" !

Mais voilà que depuis quelques jours, un truc m'énerve particulièrement. Une "affaire", une polémique, qui a pas mal tourné sur facebook et qui semble bien avoir débuté sur le blog "activités à la maison" par un article coup de gueule. Lisez l'article, il explique bien le problème et, pour ceux qui n'ont pas le courage ou le temps ou l'envie de le lire, je synthétise :

Tout a donc commencé par ça.

Deux cahiers d'activités pour les 6-7 ans édités par Magnard. Un pour les garçons, un pour les filles.

Et tout a continué parce que quand on compare la carte du monde illustrée sur laquelle les enfants ajoutent des stickers, ça donne ça pour les garçons :

Plutôt sympa, avec plein d'infos dans les images et les stickers.

Et ça donne ça pour les filles :
Des petits zanimos meugnons dessinés ou à coller sur la carte et placés la plupart du temps de façon très approximative.

Les filles sont des idiotes, et pis c'est tout.

Sans entrer dans la polémique du moment sur le genre, on est bien obligé d'admettre que l'un des deux cahiers prend ses lecteurs pour des crétins ! La statue de la Liberté à New-York, c'est pas une question de fille ou de garçon, c'est juste une question d'information, d'apprentissage et de pédagogie. Et pareil pour le panda à cheval sur la Mongolie et la Sibérie...

On aurait pu sans problème faire une carte pour les filles tout aussi informative que pour les garçons, non ? Et même, pourquoi pas, soyons fous, mettre LA MÊME carte pour les deux ! 

Mais non. On a simplement pris les petites filles pour des imbéciles. Point.

La faute à l'illustrateur !

Magnard répond que ces cartes sont le choix des illustrateurs. Parfait. 
Mais c'est bien Magnard qui les a validés, ces dessins, non ? Choix des illustrateurs mon cul ! 
Le travail d'éditeur est bien de veiller à ce que le cahier des charges de la commande a été respecté.

Et d'expérience, je sais que les éditeurs ne se gênent jamais pour demander des modifications et des corrections à n'en plus finir.

 

Sur internet, la haine ordinaire...

Mais ce qui m'a énervé par dessus tout, ce sont les commentaires qu'a reçue la blogueuse d'activités à la maison : vous pouvez en découvrir un florilège dans son article d'aujourd'hui.
Allez-y, ça vaut vraiment le coup !

On a l'habitude, bien sûr, de toute cette haine déversée à longueur de commentaires anonymes. Mais là, ça va très loin, c'est très violent sur un sujet qui ne mérite pas la polémique, la bagarre et l'insulte, mais demande plutôt la réflexion intelligente et la discussion argumentée.

ÉGALITÉ !

Comme on le voit, tous ces détracteurs dénoncent le féminisme, parlent du genre. 
Mais ce n'est pas le problème dans cette affaire !

Le problème, je le répète, c'est que l'on dit clairement, en utilisant ces méthodes, que les garçons sont avides de connaissances, d'apprentissages et de savoirs alors que les filles n'aiment que les zolis zanimos, les fringues et les princesses, et qu'elles n'ont pas besoin d'en apprendre beaucoup plus sur le monde dans lequel elles vivent.

Et, tout bien réfléchi, ils n'ont pas tort, tous ces éditeurs passéistes et tous ces commentateurs 2.0 totalement décérébrés : si on parlait d'égalité aux filles dès le plus jeune age, elles pourraient croire, des années plus tard, qu'elles peuvent et doivent être considérées, être payées et devenir actrices du monde comme les hommes... 
Hou la la !